Song | La petite marchande de porte-clefs |
Artist | Orelsan |
Album | Le chant des sirènes |
Sa mère voulait attendre et la marier | |
Son père voulait la pendre ou la noyer | |
Un seul enfant par foyer | |
Il voulait un gar?on | |
Mais sa connasse de femme a fait le taff qu'à moitié | |
A la campagne on a besoin d'hommes forts pour travailler | |
Pas d'une bouche à nourrir, pas d'une pisseuse bonne qu'à chialer | |
C'est presque impossible de vivre à trois | |
Une fille unique, c'est perdre son nom de famille | |
C'est la honte pour un villageois | |
Qu'est ce qu'il pouvait faire d'un déchet humain ? | |
Lui éclater le crane entre deux pierres, l'enterrer à c?té du chien ? | |
Il partit emprunter une pelle chez son voisin | |
Mais son voisin lui dit d'attendre | |
Il lui dit qu'il pourrait la vendre | |
Et la chance leur sourit | |
Un marchand leur proposa d'acheter l'enfant pour la vendre à des touristes | |
Ils l'ont laché pour environ un tiers de SMIC fran?ais | |
Le soir de son départ, mélancolique, sa mère chantait | |
?...? | |
Douze ans plus tard la jeune fille dort tranquillement chez son h?te | |
Son réveil ? C'est un grand coup de pieds dans les c?tes | |
Son petit dèj ? C'est du pain à la vapeur et de l'eau | |
Puis direction la salle des machines pour rejoindre les autres | |
Elle s'est jamais faite adopter par deux riches occidentaux | |
Son propriétaire l'a élevée, l'a gardée sous le manteau | |
Neuf dans le même endroit | |
Sa chambre ? Des caisses en bois | |
A huit ans elle a décroché son premier emploi : | |
Une sorte de garderie où on fabrique des shorts de foot | |
Avec ses mains en formes de pieds à force de coudre | |
Avec sa colonne vertébrale en forme de vo?te | |
Vingt minutes de pause déjeuner, un peu de riz, un bol de soupe | |
Interdiction de parler, à peine le droit de faire des gestes | |
Elle doit garder la tête baissée pour s'adresser à ses chefs | |
Le bruit la hante au point qu'elle entend plus quand il s'arrête ; | |
Pour pas sombrer dans la folie elle chante cette chanson dans sa tête : | |
?...? | |
De retour dans son village natal après dix années | |
En quête d'un cocon familial, à la recherche de son passé | |
Finalement, son ma?tre lui apprit qui elle était vraiment | |
Juste avant qu'il aille finir sa vie dans les ge?les du gouvernement | |
Son usine s'étant faite démanteler discrètement | |
La presse n'étant pas autorisée à couvrir l'événement | |
Bref, la plupart des gens du village avaient levé le camp | |
Partis loin, ouvrir des restaurants ou divers magasins de vêtements | |
Pour les rejoindre elle traversa des océans | |
Fr?la la mort, laissant son destin voguer au gré des vents | |
Sans personne, sans passeport, sans carte d'identité | |
De toutes fa?ons elle avait pas de nom, à part ? La mendiante bridée ? | |
Après avoir contracté presque toutes les maladies | |
Elle atterrit miraculeusement à Paris | |
Je rentrais chez moi après le travail, à la tombée de la nuit | |
Quand nos regards se sont croisés, elle s'est approchée et m'a dit : | |
? Hum, excusez moi Monsieur, Porte-clefs, Deux euros ? | |
-Euh non, désolé, j'ai rien sur moi, bonne soirée !? | |
?...? |
Sa mè re voulait attendre et la marier | |
Son pè re voulait la pendre ou la noyer | |
Un seul enfant par foyer | |
Il voulait un gar? on | |
Mais sa connasse de femme a fait le taff qu'à moitié | |
A la campagne on a besoin d' hommes forts pour travailler | |
Pas d' une bouche à nourrir, pas d' une pisseuse bonne qu'à chialer | |
C' est presque impossible de vivre à trois | |
Une fille unique, c' est perdre son nom de famille | |
C' est la honte pour un villageois | |
Qu' est ce qu' il pouvait faire d' un dé chet humain ? | |
Lui é clater le crane entre deux pierres, l' enterrer à c? té du chien ? | |
Il partit emprunter une pelle chez son voisin | |
Mais son voisin lui dit d' attendre | |
Il lui dit qu' il pourrait la vendre | |
Et la chance leur sourit | |
Un marchand leur proposa d' acheter l' enfant pour la vendre à des touristes | |
Ils l' ont laché pour environ un tiers de SMIC fran? ais | |
Le soir de son dé part, mé lancolique, sa mè re chantait | |
?...? | |
Douze ans plus tard la jeune fille dort tranquillement chez son h? te | |
Son ré veil ? C' est un grand coup de pieds dans les c? tes | |
Son petit dè j ? C' est du pain à la vapeur et de l' eau | |
Puis direction la salle des machines pour rejoindre les autres | |
Elle s' est jamais faite adopter par deux riches occidentaux | |
Son proprié taire l' a é levé e, l' a gardé e sous le manteau | |
Neuf dans le m me endroit | |
Sa chambre ? Des caisses en bois | |
A huit ans elle a dé croché son premier emploi : | |
Une sorte de garderie où on fabrique des shorts de foot | |
Avec ses mains en formes de pieds à force de coudre | |
Avec sa colonne verté brale en forme de vo? te | |
Vingt minutes de pause dé jeuner, un peu de riz, un bol de soupe | |
Interdiction de parler, à peine le droit de faire des gestes | |
Elle doit garder la t te baissé e pour s' adresser à ses chefs | |
Le bruit la hante au point qu' elle entend plus quand il s' arr te | |
Pour pas sombrer dans la folie elle chante cette chanson dans sa t te : | |
?...? | |
De retour dans son village natal aprè s dix anné es | |
En qu te d' un cocon familial, à la recherche de son passé | |
Finalement, son ma? tre lui apprit qui elle é tait vraiment | |
Juste avant qu' il aille finir sa vie dans les ge? les du gouvernement | |
Son usine s'é tant faite dé manteler discrè tement | |
La presse n'é tant pas autorisé e à couvrir l'é vé nement | |
Bref, la plupart des gens du village avaient levé le camp | |
Partis loin, ouvrir des restaurants ou divers magasins de v tements | |
Pour les rejoindre elle traversa des océ ans | |
Fr? la la mort, laissant son destin voguer au gré des vents | |
Sans personne, sans passeport, sans carte d' identité | |
De toutes fa? ons elle avait pas de nom, à part ? La mendiante bridé e ? | |
Aprè s avoir contracté presque toutes les maladies | |
Elle atterrit miraculeusement à Paris | |
Je rentrais chez moi aprè s le travail, à la tombé e de la nuit | |
Quand nos regards se sont croisé s, elle s' est approché e et m' a dit : | |
? Hum, excusez moi Monsieur, Porteclefs, Deux euros ? | |
Euh non, dé solé, j' ai rien sur moi, bonne soiré e !? | |
?...? |