Près des remparts de Séville chez mon ami Lillas Pastia, j’irai danser la seguedille et boire du Manzanilla, j’irai chez mon ami Lillas Pastia. Oui, mais toute seule on s’ennuie, et les vrais plaisirs sont à deux; donc pour me tenir compagnie, j’ammènerai mon amoureux! Mon amoureux!.. il est au diable! Je l’ai mis à la porte hier! Mon pauvre coeur, très consolable, mon coeur est libre comme l’air! J’ai des galants à la douzaine; mais ils ne sont pas à mon gré. Voici la fin de la semaine: qui veut m’aimer? je l’aimerai! Qui veut mon âme? Elle est à prendre! Vous arrivez au bon moment! Je n’ai guère le temps d’attendre, car avec mon nouvel amant près des remparts de Séville, chez mon ami Lillas Pastia, j’irai danser la seguedille et boire du Manzanilla, dimanche, j’irai chez mon ami Pastia! Tais-toi, je t’avais dit de ne pas me parler! Je ne te parle pas, je chante pour moi-même, je chante pour moi-même! Et je pense! il n’est pas défendu de penser! Je pense à certain officier, je pense à certain officier qui m’aime et qu’à mon tour, oui, qu’à mon tour je pourrais bien aimer! Mon officier n’est pas un capitaine, pas même un lieutenant, il n’est que brigadier mais c’est assez pour une bohémienne et je daigne m’en contenter! Carmen, je suis comme un homme ivre, si je cède, si je me livre, ta promesse, tu la tiendras, ah! si je t’aime, Carmen, Carmen, tu m’aimeras! Près des remparts de Séville chez mon ami Lillas Pastia, j’irai danser la seguedille et boire du Manzanilla, la~~~