Est-ce que tu crois qu’un jour, là sur le bas côté, tu me laisseras sans voix, sans rien que du sable, entre mes mains que des marées d’écume ? Est ce que tu crois qu’un jour là comme un vieux seigneur, saignant, tu me laisseras en croix éclater la lumière de nos corps dans l’écume, dans les marées d’écume ? Est-ce que tu crois toujours qu’on peut vivre d’amour ? Ouais, quand l’eau n’est plus fraîche, quand laisse échapper le cœur trop de sang dans l’écume, dans des marées d’écume. Est-ce que l’on tiendra assez loin ? Est-ce qu’il y a quelque chose après ? Est-ce que tu sauras nager loin ? Est-ce qu’on se prend pour mieux se laisser ? Tombées comme des poussières de dieu, y’a plus que des cendres entre nous deux, entre les flots et les crocs aux rétines, dis-moi est-ce que tu m’aimes ? Est-ce que tout ça vaut la peine ? J’en doute. Est-ce que l’on tiendra le chemin ? Est-ce qu’on s’en souviendra après ? Est-ce qu’on ouvrira les yeux demain ? Est-ce qu’on se prend pour mieux s’oublier ? Est-ce qu’on aurait pu s’aimer mieux ? Mieux souffler les braises ? Entre nous deux, y’a plus que les flots et des crocs à nos rétines, dis-moi est-ce que tu m’aimes ? Est-ce que ça valait la peine ? J’en doute.