Sur la plage une enfant que sa mère amenait Avait d’abord surpris par un joli visage Si ingénu, si fin, probablement jamais On avait vu si reposant, si sage Mais il fallut bientôt se rendre à l’évidence Une chose intriguait, sorte d’inélégance Que cet enfant avait sans le vouloir La tête un peu penchée sur le cou s’inclinant La grève en un instant avait paru glacée Et le panorama des sables enlacés Tandis que de la mer je regardais l’âme Tandis que de la mère je regardais la main Que faisait elle penchée où bien la recoiffant Cette frêle fillette peut être de dix ans On lui mit un maillot, cela fut difficile Chaque geste coûtait, chaque avancée fragile Puis la mère et la fille allèrent près de l’écume La première entendant mouiller sans trop de peine Les pieds de la seconde un peu et une à une elle lui baigna les jambes Dès que je la vis loin partie dans une vague Debout sur le rivage, je m’armais de courage Quel sort la frappe, quel est son nom, qu’a-t-elle ? Quel sort la frappe, quel est son nom, qu’a-t-elle ? Jusqu’à ses premiers mois me répondit la mère De loin pareil aux autres elle était identique Elle paraissait normale et puis soudain dit elle Chacun s’est rendu compte qu’elle ne mangeait pas seule Tenue, lavée monsieur, ne le voyez-vous pas ? Qu’on lui passe à son pied ce qu’elle ne pourrait pas Une simple sandale qu’elle ne saurait lacer Tandis qu’on lui secoue le sable qu’elle avale Je suis rentré nerveux, inconsolé, rageur Ne sachant le pourquoi de cette iniquité Inquiet je l’ai guettée, cette lointaine amie Inquiet je l’ai guettée, cette lointaine amie Car je me sens moi même aussi vite affolé Prêt à pleurer, perdu, aussi mal aguerri Hanté par tant de choses peut-être similaires Hanté par tant de choses peut-être similaires Sur la plage une enfant que sa mère amenait