Le grand saut J’avais fait de moi quelqu’un de bon Après les tabous et les abus Délaissé le poids de l’illusion Pour d’autres valeurs, d’autres vertus Pourtant j’ai parfois cette impression D’être à l’intérieur un inconnu En moi je ne vois plus le champion Je n’avance plus J’avais fait de ma vie ma maison Après les errances là dans la rue Vécu la guerre puis la guérison De tout mes combats j’ai survécu Pourtant aujourd’hui j’ai l’impression Que dans ma demeure je suis perdu Je m’égare, je suis un vagabond Je n’avance plus J’avais fait le tour de la question Après tout ce chemin parcouru Poursuivis le jour, la direction Je connaissais bien cette avenue Pourtant j’ai toujours cette impression Qu’à l’arrivée je suis revenu Au même carrefour, à la même saison Je n’avance plus Je n’avance plus Tout d’abord pour commencer Je vais baisser simplement le rideau Sur mes hivers, sur mon passé Puis remercier gentiment mon ego Juste le temps de saluer Tout mon vécu, cet appris, cet escroc Le premier pas puis la foulée Vers l’inconnu, l’inédit, le nouveau Forcement je vais tomber Sur des épreuves, des barrières, des enclos Avant la mer apaisée Il y a le fleuve, la rivière, le ruisseau S’il m’arrive de me tromper Pourvu qu’il pleuve sur les pierres sur la peau Après l’orage dissipé Il y a la preuve de la terre au repos Sur ma route je vais croiser Surement des pieuvres, des vipères, des corbeaux Tout ces gens un peu paumés Qui s’abreuvent de misère, de ragots Viendra le tour des alliés Ceux qui peuvent se défaire du troupeau Pour défendre des idées Des idées neuves des repères un drapeau Je vais me laisser guider Par cette couleuvre qui déterre les joyaux Cette soif de vérité Qui dés?uvre et suggère à nouveau D’avancer Avancer Il n’y a pas d’avancer Sans être à l’oeuvre volontaire vers le haut Pas de royaume, pas de cité Sans la main d’oeuvre, sans le fer les marteaux Il n’y a pas d’avancées Sans la man?uvre celle d’Omer son héros Pas de voyages pas d’Odyssée Pas de chef d’oeuvre sans faire Le grand saut