Tout en surplombant ce gouffre qui nous sépare Nos bouches creusées, desséchées Sur ces remparts tu ronges tes ongles inlassablement Dégoûtée par nos voeux Écoeurée par ces vieilles chansons Comment avons nous atteint de tels sommets de mépris Au point de tout renier et de tout détruire à tout prix Tu fermes les yeux feignant des regrets Sans voir que nous vivons Comme dealer et prospect Il n'y a pas de victoire au bout de cette ligne de conduite Mais de la déraison Et un manque évident de passion Elles vous ont tué ces belles de rêve aux verres Ils vous ont massacrés ces mâles de cauchemar Elles vous ont tué ces belles aux verres embués Ils vous ont massacrés ces mâles, ces viandards Faites place au règle animal, aux moeurs de bâtards Faites place au rêve animal, aux moeurs de pouffiasses À une procession de chimères Qui s'installent et s'attellent Pour une opération à ciel ouvert Où crèvent nos rêves Où s'asphyxie l'envie Où l'amertume tue toute vertu Jusqu'au creux de nos nids