[00:49.42]TROIS OUVRÈIRES [00:49.42]La journée est finie quatorze heures à la peine [00:53.29]le nez sur l’établi quatorze heures à la chaine [00:56.70]c’est fini, ça recommence [00:58.63]dans la vie, nous les femmes, on a la chance [01:00.53]d’avoir un deuxième patron a la maison [01:04.96]que l’on sert en silence [01:08.02] [01:08.02]TROIS OUVRIERS [01:08.02]La journée est finie, bien finie la journée [01:11.77]on a bien merité le pot de l’amitié [01:15.12]le dernier que l’on se jette [01:16.97]attendant que la soupe soit enfin prête [01:19.00]et d’aller dormir enfin [01:20.52]jusqu’à demain [01:23.20]sans demander son reste [01:26.19] [01:26.19]TOUS [01:26.19]Aime ce que tu as quand t’as pas ce que t’aimes [01:30.02]quand t’as pas ce que t’aimes, aime ce que tu as. [01:33.55]et nous aut’ comme on n’a rien [01:35.30]ni le superflu ni le necessaire [01:37.41]on ne peut que s’aimer bien [01:39.36]Pour mettre un peu d’azur dans notre enfer [01:41.11]et pouvoir encore sourire, continuer à vivre. [01:47.41] [01:47.41]FEMMES [01:47.41]S’il n’est pas trop crêvé, si j’ai encore la force. [01:51.33]Nous on se fait du bien quand les enfants s’endorment [01:54.63]Entre nous et les bourgeois, [01:56.58]c’est avec la mort, ma foi, [01:58.52]Le seul moment où y a pas de difference [02:02.95]Et voilà nos vacances. [02:05.88]T’as vu? Le contremaître avait l’air contrarié [02:08.07]C’est la faute à la Louise qui l’a laissé tomber [02:09.93]Si le patron savait qu’il nous fait des avances [02:11.80]Il perdrait de sa morgue et de sa suffisance [02:13.33]Le bon M. Madeleine, qui [02:15.40]Ne permet pas qu’on se joue de la morale [02:21.33]Il le prendrait très mal [02:24.40] [02:24.40]TOUS [02:24.40]Aime ce que tu as quand t’as pas ce que t’aimes [02:28.22]quand t’as pas ce que t’aimes, aime ce que tu as [02:31.66]et nous aut’ comme on n’a rien [02:33.36]ni le superflu ni le necessaire [02:35.44]on ne peut que s’aimer bien [02:37.24]Pour mettre un peu d’azur dans notre enfer [02:39.27]et pouvoir encore sourire, continuer à vivre. [02:47.58] [02:47.58]UNE MEGÈRE [02:47.58]Est-ce ton amoureux qui t’écrit en cachette [02:51.36]Fantine, fait nous voir ce qui est dans cette lettre [02:55.19]envoyez quinze francs [02:56.49]malade votre enfant [02:57.43]risque la mort sous peu [02:58.43]vite, il faut la sauver [02:59.38]c’est signer Thénardier [03:02.08] [03:02.08]FANTINE [03:02.08]Rendez-moi ma lettre, ravalez votre haine [03:05.76]pensez à vos misères, et laissez-moi la mienne [03:09.86]allez rentrez vite, vos maîtres vous attendent [03:11.77]oh! pardon vos maris, vous qui en avez un qui partage [03:14.57]votre vie [03:16.61] [03:16.61]M. MADELEINE [03:16.61]Séparez-vous, je vous l’ordonne [03:18.97]je ne conduis pas un troupeau, c’est une usine que je mène [03:24.69]avant de vous prendre aux cheveux et quel que soit le [03:30.19]dont vous allez me faire l’aveu [03:33.05]sachez rester dignes quand meme [03:35.38]et maintenant qu’on me revèle les raisons de cette querelle [03:40.66] [03:40.66]DEUX FEMMES [03:40.66]Bravo, mademoiselle [03:41.94]on la croyait sérieuse [03:44.75]mais elle était la nuit tout autant travailleuse [03:47.99]la Fantine est fille mère [03:49.91]mais malheur à celle qui trop tôt gaspille [03:51.86]la vertu, seule fortune des pauvres filles [03:56.08]tant pis, tant pis pour elle [03:59.07] [03:59.07]TOUS [03:59.07]Bravo mademoiselle, on te voit a l’église [04:02.91]mais c’est pour d’autres messes que tu ôtes ta chemise [04:06.52]et bien sur elle va nous dire [04:08.30]que de lui elle était très amoureuse [04:10.19]mais Jésus, gare au serpent [04:11.97]sa piqure est parfois tres vénimeuse [04:14.08]et les hommes c’est tout pareil [04:17.62]malheur à qui leur cède [04:18.66]bravo mademoiselle [04:19.66]on n’a que ce qu’on sène [04:20.86]cette sainte nitouche y a touché quand meme [04:22.60] [04:22.60]M. MADELEINE [04:22.60]Je ne veux pas d’histoire de cette sorte [04:24.54]voilà cinquante francs je vous mette à la porte. [04:28.38]