[00:00.000] 作曲 : Laurent Guardo [00:01.000] 作词 : Arthur Rimbaud [00:32.00]Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles [00:38.10]La blanche Ophélia [00:42.00] flotte comme un grand lys [00:45.00]Flotte très lentement, [00:48.00] couchée en ses longs voiles [00:51.00]On entend dans les bois lointains des hallalis. [01:03.45]Voici plus de mille ans que la triste Ophélie [01:10.00]Passe, fantôme blanc, [01:13.00] sur le long fleuve noir [01:16.00]Voici plus de mille ans que sa douce folie [01:22.50]Murmure sa romance [01:27.00] à la brise du soir. [02:03.30]Le vent baise ses seins [02:07.00] et déploie en corolle [02:09.45]Ses grands voiles bercés [02:13.00] mollement par les eaux [02:16.10]Les saules frissonnants [02:20.00]pleurent sur son épaule [02:22.45]Sur son grand front rêveur [02:26.00]s'inclinent les roseaux. [02:32.10]Les nénuphars froissés [02:35.20] soupirent autour d'elle [02:38.00]Elle éveille parfois, [02:41.00]dans un aune qui dort [02:44.00]Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile [02:51.15]Un chant mystérieux tombe des astres d'or. [03:32.00]O pâle Ophélia! [03:35.00]belle comme la neige! [03:38.00]Oui, tu mourus, enfant, [03:41.45] par un fleuve emporté [03:45.45]C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège [03:51.00]T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté. [04:00.00]C'est qu'un souffle, [04:02.00]tordant ta grande chevelure [04:06.50]A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits [04:13.00]Que ton coeur écoutait le chant de la Nature [04:19.35]Dans les plaintes de l'arbre [04:24.00] et les soupirs des nuits. [04:57.00]C'est que la voix des mers folles [05:01.00] immense râle [05:03.50]Brisait ton sein d'enfant, [05:06.50] trop humain et trop doux [05:10.00]C'est qu'un matin d'avril, [05:13.00]un beau cavalier pâle [05:16.00]Un pauvre fou, [05:19.00] s'assit muet à tes genoux! [05:26.00]Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre Folle! [05:32.00]Tu te fondais à lui comme une neige au feu [05:38.00]Tes grandes visions étranglaient ta parole [05:45,00]Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu. [06:26.00]Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles [06:32.00]Tu viens chercher, la nuit, [06:35.00] les fleurs que tu cueillis [06:38.00]Et qu'il a vu sur l'eau, [06:41.30]couchée en ses longs voiles [06:45.00]La blanche Ophélia flotter, [06:40.30]comme un grand lys